Argenteuil quitte l'Océan (fin du Conseil du 11 décembre 2020)

Les deux premières parties de ce long Conseil ici et .

Suite et fin, avec le sujet le plus sensible du jour, la vente de la dernière colonie de vacances de la ville, la plus emblématique au bord de l’Atlantique.

27. Désaffectation, déclassement et cession de l’ancien Centre de vacances sis avenue de la Pège à Saint-Hilaire-de-Riez au profit de la société 2CG85

(Réhabiliter et relancer cette colonie de vacances faisait partie des projets phare de notre liste aux municipales).

Mme Camille Gicquel rappelle l’acquisition en avril 1940 “en vue d’édifier un centre de vacances pour les séjours d’enfants”.

“En 2013, l’état des bâtiments et l’évolution des normes ne permettent plus l’accueil du public. Le bâtiment n’est plus, depuis cette date, affecté à un usage public. Les frais faits sur ces lieux sont à perte.

4 millions d’enfants partaient en colonies de vacances en 1960 ; 900000 maintenant. Les chèques-vacances ont aussi succédé aux colonies d’entreprise.

Une réhabilitation a été tentée, mais une couche de peinture ne répond pas aux besoins. Les enfants n’ont jamais retrouvé le chemin de ce lieu qui en a vu grandir.

Il faut réinventer les colos et trouver des modèles accessibles, des réseaux territoriaux permettant le partage des coûts sans mobiliser de bâtiments coûteux, ou utiliser les internats de régions touristiques.

Le site de Vallangoujard[1] propose une offre de courts séjours en pleine nature qui connaît un grand succès.

Nous vendons à MM. Georges et Christian Collinet et à Mme Bonnin, figures locales avec leur camping, dans le respect de la construction et de l’histoire du site, et des espaces naturels classés” (et pour cause, le site n’est plus constructible).

“Les Domaines ont estimé la valeur du bien à 1,7 M€, n’intégrant pas (NB : étrange !) 200 k€ de désamiantage supporté par l’acquéreur. Nous proposons donc la cession à 1,5 M€.”

Donia Lassoued : “cet emblématique centre de vacances est bradé aux promoteurs. Il aurait été possible de faire revivre ce très beau site. La majorité 2008-2014 avait créé des bungalows dans le parc pour accueillir des familles, vous avez arrêté ce projet en 2014. Elle l’avait réhabilité en 2011.

Et qu’en sera-t-il du gardien du site, agent de la Ville, résident sur le site ?” (… connection défectueuse …)

Omar Slaouti : “On est ici quelques enfants des colos… toutes vendues, Ver-sur-Mer, Argentière, Massiac… L’éducation populaire n’est pas un vain mot : quand un quartier brûle, c’est l’aboutissement d’un processus. Les colonies de vacances sont un levier extrêmement fort pour faire un ‘tous ensemble’.

Saint-Hilaire de Riez avait été promis à un promoteur à 2,2 M€ ; l’inflation fait qu’on est arrivés à 1,5 M€, c’est très étrange.

Derrière cette désaffection et ce déclassement pour vendre à un promoteur — technique que vous connaissez bien avec le projet Cap Héloïse — j’appelle tous les conseillers indépendamment de leur groupe à voter contre et à rejoindre le collectif de défense de la colonie annoncé par Mme Lassoued.”

Agnès Ben Salem : “les vacances évoluent, les voyages à l’étranger deviennent plus rares : quel travail a été fait pour essayer de donner une nouvelle vie à ce centre, positionné dans un endroit extraordinaire ? Ce serait une erreur irréparable de vendre ce centre. Pour ces raisons, je m’abstiens.”

Francis Gabouleaud : “en 1935, la première municipalité d’Argenteuil organise, dès juillet le départ d’un train plein d’enfants, de la gare de la Grande Ceinture. Les bâtiments définitifs de Saint-Hilaire sont inaugurés en 1950. En 2014, Georges Mothron ferme définitivement la colonie et la met en vente. Dans les deux dernières mandatures aucune proposition pour la relancer, pour trouver des partenariats pour une utilisation sociale du site, n’a été tentée. Ce sont les bijoux de notre famille.

En 2020, un enfant sur 2 en France ne part pas en vacances ; à Argenteuil, c’est 60%. Nous voterons contre.”

Aurélie Bodin : “sur la trentaine de centres à Saint-Hilaire, la plupart ont fermé, mais Saint-Denis et Nanterre utilisent les leurs, y envoient leurs enfants : pourquoi pas nous ? Faire découvrir la mer est un service public.”

Georges Mothron : “j’ai conscience que des milliers de jeunes Argenteuillais sont passés à Saint-Hilaire-de-Riez ou dans les autres colonies. C’était une époque. Nous avons préféré, dans notre premier mandat, ouvrir plus de possibilités de passer les frontières, pour que les Argenteuillais développent les langues étrangères : cette offre n’existait pratiquement pas auparavant. C’est une rupture, je vous l’accorde.”

“Si autant de colonies ont fermé, ce n’est pas le hasard : elles étaient devenues des gouffres pour les collectivités. On préfère adapter l’offre à une modernité, diriger les jeunes vers quelque chose qui leur apporte des ressources pour l’avenir. Ça peut arracher le coeur, mais il faut revenir au temps présent.”

28. Soldes de subventions de fonctionnement 2020 pour les associations Maison pour Tous et Conjugue

Soldes de 30%, “les documents nous ont été fournis, les AG ont eu lieu”, dit Mme Le Nagard, “petit bémol pour Conjugue : les documents ne nous ont été fournis qu’en fin de semaine dernière, nous n’avons pu les vérifier, le versement définitif attendra qu’on les valide.”

Abdelkader Hamida estime qu’on peut faire toute confiance à Conjugue pour que les fonds aillent bien “à des jeunes de la ZUP”.

Omar Slaouti conforme qu’on “connaît bien ces associations et leur action ô combien précieuse”, mais s’étonne (j’entends par saccades) de l’absence de soutien de la Ville à la MJC, “importante et qui fait partie du patrimoine de la Ville.”

Mme Le Nagard “ne doute pas de la qualité” du travail de Conjugue, mais trouve pénible d’avoir dû atteindre les papiers 15 jours après l’AG : “il y a un Président et un directeur !”

M. Mothron prévoit d’évoquer bientôt “l’historique de la MJC sur les 10 dernières années, ça éclairera nos collègues”.

29. Renouvellement de la prise en charge partielle des frais d’enlèvement des nids de frelons asiatiques par les particuliers

Carine Gonçalves rappelle le dispositif… 74 nids ont été signalés en 2020, dont 71 depuis la délibération de juillet 2020 proposant un remboursement à hauteur de 50%. “Les habitants ne doivent pas intervenir seuls dans la destruction de ces nids”.

Sandra Ryadi, pour le nouveau groupe ACE, “demande la prise en charge (totale) jusqu’à 400 € ; et que l’alerte sur la présence de nids de frelons puisse se faire sur TellMyCity”. (Demande que nous avions été plusieurs élus à faire en juin dernier, Cf. le point 15 ici).

Omar Slaouti se réjouit de “la conversion de certains à l’écologie à l’occasion des dernières municipales” (qui vise-t-il ? peut-être les nouvelles adhésions à EELV) et va dans le même sens : “les gens ne vont pas inventer des nids de frelon pour vider les caisses de la Ville : je ne comprends pas cette histoire de 50%”.

Le maire : “C’est vrai qu’on pourrait tout payer, mais on ne peut pas tout payer. On a transigé là-dessus, mais nous ne prendrons pas plus.” Unanimité moins une abstention.

30. Approbation de la convention Collectivité Partenaire dispositif d’aide à l’installation des étudiants en maïeutique et en kinésithérapie

Carine Gonçalves présente les “bourses régionales d’aide” à leur installation, qui financement les “deux dernières années d’études, à hauteur de 16800 € au total ; la commune partenaire s’engage, elle, à faciliter l’installation du professionnel, qui doit ensuite y exercer au moins 3 ans.”

Françoise Pacha-Stiegler indique que son groupe ASE votera pour ; mais “nous redisons avec force qu’il faut soutenir une médecine publique ambitieuse dans tous les quartiers.”

Omar Slaouti “trouve affligeante cette délibération. Argenteuil est au niveau national une des villes où on consulte le moins les médecins généralistes, faute de médecins généralistes. Vous nous annoncez la future installation d’un kinésithérapeute — et nous allons devoir pour chacun d’entre eux voter une convention à chaque Conseil municipal ? C’est faire grand bruit de pas grand chose. Nous avons un désert médical à Argenteuil !”

Georges Mothron répond à Mme Pacha que “contrairement à ce que disaient certains quand nous sommes arrivés en 2001, non seulement nous n’avons pas supprimé les centres municipaux de santé, nous les avons modernisés, nous avons multiplié les services rendus, et en même temps, sans le faire exprès, limité les pertes. On veillera à ce que les choses continuent à s’améliorer”.

“Tous les ans, deux fournées d’une centaine d’internes viennent à l’hôpital d’Argenteuil. Si on arrive à en récupérer une partie !…” Unanimité moins une abstention.

31. Approbation du plan de récolement décennal 2020-2025 des collections du Musée d’Argenteuil

Chantal Juglard rappelle que le musée était géré par la SHAAP et a été repris par la Ville (et fermé). Le label “musée de France” oblige la Ville à un récolement tous les dix ans ; transmis ensuite pour information à la Direction Régionale des Affaires Culturelles.

Monique Vatri indique que son groupe ASE votera pour ; mais regrette que ces pièces restent cachées. Avant 2008 (?) il y avait eu un projet de nouveau musée, “mais M. Doucet élu maire l’a interrompu. Depuis lors, les collections dorment en caisses dans les sous-sols de Côté Seine”

Omar Slaouti : “cet endroit est inondable : que sont les risques ?”

Chantal Juglard : “la mise à l’abri dans ces sous-sols a plutôt protégé les collections qui étaient dans un lieu inondable et parfois inondé. Certaines très volumineuses sont ailleurs, comme la voiture de la Lorraine dans l’Agora, le Mirage 3 au hangar du centre horticole, et 3 oeuvres en dépôt dans les musées de Pontoise, Saint-Denis et Orsay. Je vous invite à venir me proposer vos projets.”

Xavier Péricat rappelle les expositions temporaires faites (pendant le mandat 2014-2020), “qui ont été de grands succès” (au moins d’estime), et “la non-création du musée par la communauté d’Agglomération : M. Ourmières, vice-président en charge de la Culture, m’avait répondu qu’il allait créer une commission… force est de constater que le projet a été bien enterré.” Unanimité.

32. Détermination des conditions de recrutement des agents contractuels dans le cadre de l’article 3- 3 de la loi n°84-53 du 11 janvier 1984 : délibération rituelle ; possibilité de recruter des contractuels s’il n’y a pas d’agent titulaire candidat.

Françoise Pacha-Stiegler : “notre groupe réaffirme son attachement à la réservation du statut des fonctionnaires ; seul le fonctionnaire protégé par le statut peut assurer la préservation du service public indépendamment du politique. C’est pourquoi nous voterons contre. Nous avons 28% de contractuels, ça me semble très élevé. L’Association des Maires de France s’oppose aussi à l’ouverture accrue du recrutement par contractualisation”.

Nicolas Bougeard : “en remerciant Françoise de rappeler des valeurs auxquelles nous sommes très attachés, nous vous laissons seuls responsables de ce qui concerne votre organisation interne, et ne participerons pas au vote.”

Abdelkader Hamida : “on ne peut que se féliciter de ces recrutements, mais regretter que ce soit comme contractuels. Nous voterons pour, car il est bon en ce moment de recruter, et ce sont après tout des emplois.”

Georges Mothron rappelle que cette délibération autorise à embaucher des contractuels, mais ne leur donne pas l’exclusivité !

33. Approbation d’une convention spécifique relative à la mise en œuvre de la phase exécutoire du Forfait de Post-Stationnement 2021-2023 : idem.

Jean Stoll : la Ville a confié à l’ANTAI la gestion de ces “forfaits”. On reconduit la convention pour 3 ans. Au titre de 2019 cela correspond à 30000 € reversés (ou laissés ?) à l’ANTAI.

Françoise Pacha-Stiegler regrette que “le montant des recouvrements ne soit pas précisé”. “Notre groupe Argenteuil Solidaire et Écologique, avec les habitants concernés, souhaite le retour à la gratuité pour le parking de la gare du Val d’Argenteuil”.

34. Désignation d’un représentant de la Ville d’Argenteuil au sein de la SCIC HLM AB HABITAT, qui représente la majorité du logement social à Argenteuil et à Bezons… mais s’est rendue indépendante des deux villes, à l’occasion de la dissolution de l’Agglomération.

35. Modification de la désignation des Conseillers Municipaux siégeant au sein des Conseils d’Administrations et de la Commission Permanente des collèges publics et privés : les groupes d’opposition ne prennent pas part au vote.

36. Désignation des Conseillers Municipaux siégeant au sein de la Commission de suivi de site de la Butte d’Orgemont (où les tas de remblais s’ajoutent aux tas de remblais, la photo ci-dessous est de 2015) : M. Ploteau et Mme Gicquel. “Institution qui, j’espère, ne durera pas très longtemps”, dit le maire.

Marine Chailloux “aurait apprécié que vous proposiez une place à l’opposition” et regrette que “lors des visites sur site, la Mairie soit souvent absente. Les tracés de promenade ont été réduits à une seule route… heureusement que les associations sont là pour surveiller. Les remblais ont amené des plantes invasives, renouée du Japon et datura, qui envahissent maintenant les jardins du quartier.”

Omar Slaouti : “pour que ce soit versé au PV : j’ai remis à votre chef de cabinet ma clé de boîte aux lettres et mon ordinateur. La démocratie, ce soir, s’est rabaissée”.

Georges Mothron : “dès le premier Conseil, il a été promis, et tenu, de donner non pas aux groupes, mais à chaque élu, une mallette explicative sur le mandat à exercer… Vous voulez la rendre, très bien, mais c’est votre responsabilité”.

“Mme Pacha veut poser une question orale”.

Françoise Pacha-Stiegler, sur “la présence d’animaux sauvages dans les cirques itinérants : ils y sont maintenus dans des conditions épouvantables, incompatibles avec leurs besoins naturels. Ils sont empêchés de former un groupe social équilibré. Un tigre adulte parcourrait 150 km par jour ; en captivité, il a droit à 4 heures par jour de promenade dans 60 m2. Il subit un dressage violent pour adapter un comportement contraire à sa nature : il finit par se résigner. Nous ne souhaitons pas l’interdiction des cirques, mais celle des cirques avec animaux sauvages. Faisons d’Argenteuil, après Garges et Vémars, la troisième ville du Val d’Oise à prononcer cette interdiction.”

Marie-France Le Nagard : “à titre personnel, je rejoins votre analyse ; la Ville s’est emparée de cette problématique, a commencé à travailler. En 2020 nous n’avons pas eu de cirque compte tenu des contraintes sanitaires. Nous accueillerons à Noël un cirque sans animaux — nous avions deux (candidats) cirques avec animaux, l’un des deux nous a donné son accord”. (si j’ai bien compris).

Après une coupure, j’ai un écran noir, je présume que le Conseil est terminé : bonsoir !

Note

[1] Cf. par exemple le point 27 ici.

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