par Bernard Rols ; avec Frédéric Lefebvre-Naré
Les Argenteuillaises, Argenteuillais ont découvert le nouveau magazine municipal : « Argenteuil en Seine : ma ville »
Une pleine page est dédiée au Marché de la Colonie, titrée « Jouer Collectif »
Chacun(e) sait l’attachement de notre mouvement à la réussite de ce marché du quartier de la Colonie, situé derrière la gare centrale.
Dès juillet 2014, j'avais saisi la municipalité nouvellement élue, du délabrement de la toiture du marché suite à un orage de grêle.
En novembre 2015, nous avons apporté notre aide et notre expérience à la création du Collectif du Marché de la Colonie.
Nous nous sommes impliqués plus d’une année, au coté de ce collectif d’habitants du quartier, participant activement à l’enquête de terrain, aux premiers « Café rencontre »…
Il était urgent d’agir : à l’époque, ce marché comptait, le samedi, 3 à 4 commerçants et approximativement une cinquantaine de clients fidèles…
Nous nous sommes donc réjouis lorsque le marché a été enfin rénové à l’automne 2018.
Il retrouve dans un cadre agréable, une convivialité perdue (mais pas oubliée) depuis des années.
Les associations partenaires lui apportent le lien social souvent absent dans notre société, et lui donnent une attractivité et un cachet supplémentaires.
Pour autant, l’article « Jouer Collectif » masque les difficultés restantes pour se développer et pour perdurer.
Contrairement à la quinzaine de commerçants annoncée dans l’article, le marché regroupe aujourd'hui au plus 7 à 8 commerçants.
Quant aux 500 personnes qui le fréquenteraient chaque samedi selon le magazine municipal… je constate de visu, dans la tranche horaire 10–11 heures, une moyenne d'une quinzaine de clients.
La municipalité et le Collectif semblent vouloir axer principalement ce marché sur le bio : est-ce à la portée de l’ensemble des habitants du quartier, notamment les personnes âgées aux faibles ressources, qui restent une grande proportion des clientes et clients ? La première tentative de marché "bio" du vendredi soir a fait long feu.
Les circuits courts sont demandés, le bio apporte des produits sains et de qualité, mais le marché peut et doit redevenir un pôle d'attraction pour tous les habitants du quartier et les Argenteuillais qui passent par la gare centrale le samedi matin :
- en augmentant le nombre de commerçants (la municipalité avait annoncé lors des travaux, la présence future de 10 commerçants, non encore atteinte),
- en diversifiant l’offre marchande,
- avec un effort visible sur les prix — même si l’enquête de terrain réalisée par le Collectif a montré qu'ils sont comparables à ceux d'autres marchés environnants proposant, bien entendu, une qualité équivalente.
À ces trois conditions : développement, diversité et prix attractifs, la clientèle reviendra nombreuse et ce marché sera durablement viable.
1 De Bernard -
Je complète notre billet par cette nouvelle information.
Une large banderole accrochée devant ce marché indique qu'à partir de début février, nous pouvons acheter des matériaux d'occasion (robinetterie, matériel électrique) à partir de 2 euros.
Autrement dit : de la "récup de chantier" sans aucune garantie.
J'avoue ne pas comprendre le sens de cette initiative même en la qualifiant d'économie sociale et solidaire.
Le Collectif du Marché et la Mairie veulent faire de ce lieu un marché "sélect" sous appellation bio quitte à exclure une partie des habitants du quartier, aux faibles revenus.
C'est un choix, leur choix mais cette clientèle aisée n’achètera certainement pas ce type de produits d'occasion.
De l'autre coté, s'il y a une clientèle potentielle aux faibles revenus, intéressée par ces matériaux de rénovation à très bas prix, il y a peu de chances qu'elle soit aussi cliente du marché compte tenu des prix moyens pratiqués à ce jour.
Ainsi, si nous voulons sauver définitivement ce marché, il faut axer son développement sur son activité principale de marché de quartier comme le suggère notre conclusion.
Faire venir des associations partenaires pour créer du lien social et promouvoir leur activité, est un plus non négligeable.
Profiter de l'activité de ce marché pour sensibiliser les clients à la collecte des déchets (piles, bouchons en plastique...) est également non négligeable.
En revanche, adjoindre à l'activité commerciale, un bric-à-brac peut produire l'effet inverse en donnant l'impression que l'on comble les emplacements vides.