par Frédéric Lefebvre
La municipalité d’Argenteuil, alors que s’approche la période de neutralité pré-électorale, a ouvert une “concertation” dont les conclusions devraient être publiées en juin 2025.
“Le travail est devant nous. N’hésitez pas à cogiter en famille, on prendra toutes les contributions !” a annoncé le maire.
Une enquête en ligne a été ouverte, qui me semble intéressante, bien formulée pour l’essentiel, bien qu’elle fasse totalement l’impasse sur l’ensemble Jean Vilar !!! Mais il y a beaucoup de questions à réponses ouvertes, qui permettront à chacun·e d’en parler si ça lui parle.
On est interrogé en partant de sa propre fréquentation des lieux.
Je fréquentais la salle Jean Vilar, fermée depuis début 2023 je crois, pour pas mal de fonctions ou événements différents. J’utilise ponctuellement le parking de Jean Vilar, plutôt en soirée la semaine ou en journée le samedi. Je fais de temps en temps du jogging sur un itinéraire qui parcourt l’île, mais à partir du pont seulement car le carrefour Péri/Héloïse est trop compliqué, il manque un passage entre parc des Berges et Jean Vilar.
La présence du parking (Jean Vilar) est précieuse. Pour accéder autrement au site, c’est compliqué : pas de transports en commun venant de mon quartier (et pas beaucoup venant d’autres quartiers, juste le bus 8), feux longs (passages piétons très lents) et absence de piste cyclable. Et surtout : impossibilité de se promener (marche, vélo, course) au long de l’île Héloïse, pourtant aménagée pour ça il y a plus de 150 ans.
La fermeture du complexe Jean Vilar est une catastrophe (malgré la ‘vieillerie’ de la salle Jean Vilar et son acoustique déplorable - mais celle de l’Atrium est bien pire).
Le site dans son ensemble est peu enviable aujourd’hui, à cause de la fermeture entre l’île et la Seine, et du manque de cohérence architecturale du front urbain. Mais il y a là tellement de personnes et de choses, entre les familles dans le parc des Berges, la vitalité du marché, les platanes géants devant Jean Vilar, le souvenir d’Héloïse avec tout près les restes de l’abbaye, que remonter (ou plutôt descendre) l’île me donne toujours de l’espoir et de l’envie de rester à Argenteuil pour voir ce qu’elle deviendra !
L’aménagement du Parc des Berges est fait au mieux, mais le sol du site est peu propice à la végétation (ancien terre-plein du port). Il ne trouvera son potentiel qu’une fois reconnecté au reste de l’île, relié en aval (site jean Vilar) et en amont (Hôtel Dieu, donc maison Monet et gare, via la rive de Seine si le centre technique déménage enfin)
Pour les déplacements de l’entrée de ville, pour passer du centre-ville aux berges de Seine, il y a presque tout à faire :
- passages protégés,
- pistes cyclables,
- idéalement un passage sous la voie (du pont) entre parc des Berges et Jean Vilar,
- l’arrivée d’un tramway (à préparer au moins dans l’urbanisme puisque les financements sont aux calendes grecques),
- passer la 4 voies à 2x1 voies le long de l’île,
- une sortie piétons aménagée de la gare vers le Sud-Est (Givaudan et Pierre Guienne)…
Si ces aménagements étaient faits, l’île serait très appréciée car elle se prête à tous les types d’événements de plein air - du marché aux concerts, aux sports dont le nautisme (voire la natation quand la Seine sera propre), aux jeux d’enfants - avec une halle, comme Jean Vilar aujourd’hui, permettant aussi de grands événements hivernaux.
Il y a du potentiel pour l’habitat en “front d’île”, par exemple sur le site de l’ancienne gendarmerie ; mais l’ancienne ZI des deux gares a plus de potentiel, et est mieux placée (entre les gares !).
Ce qui rendra ce secteur attractif, vivant, agréable, c’est la continuité paysagère et urbaine : ouverture du parc de la sous-préfecture aux habitants, déménagement du centre technique, aménagement du passage gare -> Hôtel-Dieu -> parc des Berges en longeant la Seine.
Avec une continuité amont (depuis Epinay, et la Villette) et aval (vers l’île Marante) pour avoir un itinéraire vert et bleu pour cyclistes, marathoniens… qui relie Argenteuil à Paris,… à la place de la véloroute actuelle qui traverse les entrepôts du port de Gennevilliers, totalement dissuasive.