par Bernard Rols
Hier, vendredi 10 juillet, nous avons franchi la barre des 30 000 décès de la Covid en France.
A quelques jours du déconfinement, nous enregistrions 25 000 décès (mon commentaire 3 ici)
Certes, ce sont encore 5000 vies perdues, mais beaucoup de ces nouveaux décès sont les conséquences dramatiques des premières hospitalisations.
Et de quoi parle t-on ? D’une 2ème vague très hypothétique.
Je préférerais que l’on parle en priorité de la réorganisation totale de nos Services hospitaliers et plus généralement de santé publique.
La revalorisation salariale de tout le personnel soignant est indispensable, en reconnaissance de son implication dans la crise sanitaire, et pour, à court terme, créer de nouvelles vocations aux métiers de santé.
Tout aussi indispensable, la relocalisation à moyen terme de notre industrie pharmaceutique, aux prix d’une augmentation des médicaments et de sites industriels polluants (n’en déplaise aux écolos).
Autres réorganisations à revoir en profondeur :
- La facturation des hôpitaux à l’acte médical (je pense que certains actes médicaux, sans mettre en danger la santé du patient ou fausser un vrai diagnostic, sont inutiles).
- L’admission quasi-obligatoire par les Urgences même s’il a été mis en place des maisons de santé orientant les patients (n’importe qui ayant accompagné une personne aux urgences n’a pu que constater les faits).
- Devons nous avoir une santé organisée depuis Paris, ou une santé décentralisée (la crise du virus “chinois” n’a pas eu heureusement la même densité extrême dans toutes les régions françaises) ?
- À quoi servent exactement les Agences Régionales de Santé puisque tout est décidé à ce jour, depuis Paris ?
- Réduire enfin le personnel hospitalier administratif (personnel non-soignant) : certes, le fonctionnement d’un hôpital c’est une ville dans la ville mais j’ai appris dernièrement que le personnel non-soignant représente plus du tiers de l’effectif total… alors que dans tous les Services, les infirmières et aides soignantes sont en souffrance.
1 De Bernard -
Mon présent billet a suscité la réponse ci-jointe de L.O. Argenteuil
http://loargenteuil.blogspot.com/se...
L'adage populaire dit que "la santé, c'est l'essentiel", nous sommes donc d'accord sur l'essentiel.
Un point d'achoppement néanmoins sur ma proposition de réorganisation portant sur la réduction du personnel hospitalier administratif (personnel non soignant)
Comme je le précisais dans mon billet, le fonctionnement d'un hôpital est une ville dans la ville c'est à dire que le personnel non soignant a nécessairement son utilité (logistique : cuisine par exemple, nettoyage : personnels d'entretien).
Le personnel réalisant les analyses ou les examens (imagerie médicale) rentre bien entendu dans le personnel soignant puisque il est en contact direct avec le patient et son travail permet d'établir un diagnostic.
J'ai toujours eu l'intime conviction que "déshabiller l'un pour habiller l'autre" n'a jamais été la solution pour améliorer la qualité d'un Service Public, encore moins en matière de santé publique.
La santé publique n'a pas de prix et l'hôpital n'a pas pour vocation première à être rentable mais pour autant, nous devons être "bons gestionnaires" des deniers publics.
L.O. fait état de toiles d’araignée à supprimer.
Alors oui dépoussiérons l'organisation bureaucratique actuelle qui est un frein à la modernisation de l'hôpital public.
Qui n'a pas constaté dans un hôpital des Services administratifs "au complet" à l'inverse d'un manque crucial d'infirmières et d'aides soignantes dans un Service hospitalier, encore plus manifeste pour le personnel de nuit ?
Quand en consultation externe à l'hôpital, des praticiens utilisent encore un dictaphone au lieu de rédiger eux-même leur compte-rendu, quand chaque Chef de Service a sa propre assistante au lieu de secrétaires polyvalentes, n'y a t-il pas nécessité à remplacer des ETP (emplois temps pleins) de secrétaires médicales en infirmières ?
Les réorganisations proposées, n'étaient pas pour réduire encore plus le personnel hospitalier mais faites pour améliorer la qualité des soins et diminuer les difficultés croissantes du personnel soignant à apporter cette qualité aux patients, à la base de leur vocation, par aussi la remise en question d'un fonctionnement hospitalier administratif que j'estime surdimensionné.
Proposer uniquement des "dizaines de milliers" d’embauches pour pallier aux difficultés de l'hôpital ne suffira pas.
2 De Bernard -
Un tweet récent publié sur ce blog m'a fait réagir.
Il y a quelques jours, 353 patients se sont rendus aux Urgences de l'hôpital d'Argenteuil dont 118 pédiatries et sur les 253 adultes, 130 consultations ne présentaient pas un caractère d'urgence.
La semaine dernière, j'ai passé un examen médical dans cet hôpital : durée de l'examen 15 à 20 mn.
Mais avant cela, il m'a fallut demander une fiche de consultation auprès de la Caisse des Consultations, redonner ma carte vitale dans le Service d'examen car il n'y a pas le même logiciel entre eux. Pour récupérer mes résultats, il faudra me rendre à nouveau auprès de la Caisse des Consultations pour leur visa sur le reçu remis le jour de l'examen. Temps estimé pour toutes ces démarches administratives : 15 à 20 mn également.
Nous avons dans notre pays un hôpital public qui souffre d'une trop lourde gestion administrative en terme d'emplois et de budgets qui aggrave les difficultés quotidiennes vécues par les personnels soignants.
Ces budgets pour faire fonctionner toute cette machine administrative ne vont pas en priorité aux soins. (nous l'avons vu avec le nombre de lits de réanimation pendant la pandémie)
Si nous ne priorisons pas le médical sur l'administratif à l'hôpital public, les tweets de cette nature, le personnel soignant "en grève", toutes ces alarmes ne serviront jamais à rien.
3 De Bernard -
Absurdie à l’hôpital d’Argenteuil
Pour récupérer des examens médicaux dans un Service, il m’a été demandé de prendre un ticket d'attente alors qu’il n'y avait aucune autre personne dans la salle.
Je ressortais 2 mn plus tard avec mes résultats.
L’administration dans toute son absurdité !
Et pendant ce temps dans les Services de soins, les infirmières courent de chambres en chambres...
4 De Bernard -
Macron réélu
Que va devenir notre hôpital public ?
Que va devenir notre système de santé basé sur la solidarité ?
Allons nous supprimer cette gestion administrative étouffante au détriment des soignants ?
Comment remettre au plus vite des médecins dans les banlieues et les territoires ruraux pour supprimer les déserts médicaux ?
Quelles solutions pour la dépendance des personnes âgées ?
Questions cruciales pour lesquelles les français voudront des réponses.