Face au Covid

par Frédéric Lefebvre-Naré

Ce blog est resté silencieux depuis le vote du 15 mars. Nous avons beaucoup échangé, entre nous, par téléphone, mails, sur les réseaux sociaux…

Jour après jour, dans ces derniers jours de campagne électorale, je croisais en ville les camions de pompiers en route vers l'hôpital.

Argenteuil est frappée par la pandémie et les Argenteuillais sont dispersés, ne se rencontrent plus.

Une colistière d'Argenteuil en commun est actuellement en réanimation depuis, je crois, 18 jours. Nous ne l'avons même pas vue. Bien sûr.

Le vendredi 13 mars au soir, un instant après avoir collé ma dernière affiche, je me suis vivement engueulé avec trois personnes qui venaient déchirer (une autre affiche). Je leur ai crié qu'Argenteuil n'était pas une poubelle, et que même les panneaux d'affichage libre devaient être respectés. Le genre de prise de bec qui peut transmettre énormément de virus. L'état d'un panneau d'affichage était un sujet dérisoire.

Le samedi 14 matin, effet du coup de gueule de la veille ou du Covid, j'avais une toux sèche, des sensations de fièvre, etc. : j'ai appelé la Mairie ; je ne pouvais pas mettre en danger les centaines de personnes qui allaient venir voter. M. Jean Duplay, du cabinet du maire, s'est proposé pour me remplacer comme président de bureau de vote. Merci à lui !

Le dimanche 15, ma liste s'est mobilisée pour me trouver un masque afin que j'aille voter, tous estimant que ça serait trop bizarre de ne pas voter alors qu'on est candidat. L'équipe du bureau de vote a dû trouver étrange de me voir voter déguisé en cosmonaute… Rétrospectivement, tout ça semble un peu ridicule, mais sur le coup, je comprends, bien sûr. Le 15 mars.

Après quelques journées brumeuses, quelques heures un peu plus difficiles, une discussion utile avec une permanente téléphonique 15, je me sentais guéri dès le 19 ou le 20.

Depuis le 18, confinés à domicile, nous ne croisons plus les voitures de pompiers. Nous les entendons parfois de loin.

Comme beaucoup, j'ai énormément publié sur l'épidémie, surtout sur Twitter depuis mi-février sur mes comptes professionnel et personnel ; sur Facebook le 8 mars avec cette conclusion :

Arrêter le "ne paniquez pas, le gouvernement s'en charge".

Le gouvernement doit mobiliser.

"Don't mourn, organize!" (dicton américain : arrêtons de nous lamenter — littéralement, d'être en deuil —, organisons-nous).

Si on a une bonne surprise, que la mobilisation s'avère superflue… tant mieux !

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