par Frédéric Lefebvre-Naré
Quelques acteurs politiques argenteuillais m'ont interpellé à propos de l'échéance municipale de 2020, suite à mon intervention dans le dernier débat budgétaire.
Certains, dans l'idée d'ouvrir ; d'autres, pour mettre des barrières.
Ces derniers s'inquiètent de la fragmentation des forces traditionnelles… dont relèvent les deux groupes municipaux actuels. Elles ont à peine totalisé 35% des suffrages argenteuillais à la législative, 20% à la présidentielle : plus des deux tiers des tendances politiques parmi les électeurs ne sont pas représentées au Conseil. Les abstentionnistes non plus par définition, les non-inscrits non plus, les étrangers non plus.
Cela inquiète légitimement les candidats potentiels de ces deux forces, LR et PS. Il s'inquiètent des risques de "division" de leurs camps respectifs. Peut-être tablent-ils sur les oppositions entre leurs principaux rivaux politiques (le FN, la FI, En Marche…) pour émerger tout de même en tête d'un premier tour, et avec une chance sur deux, en tête du second. Mais avec quelle force, avec quelle capacité de renouveler la ville, si les nouveaux engagements citoyens d'aujourd'hui sont marginalisés ?
À mes yeux, le bouleversement politique actuel, l'engagement de nouvelles personnes et d'une nouvelle génération, sont de grandes chances pour notre ville comme pour notre pays. Depuis le temps que j'espère à Argenteuil une orientation nouvelle, je ne peux que me réjouir que nous soyons plus nombreux !… même si ce bouleversement est venu d'autres familles politiques que la mienne, le centre démocrate, qui avait essayé, mais en vain.
Nous devons nous ouvrir pour innover, pour tirer Argenteuil du marasme. Nous devons nous ouvrir à tout le monde. Nous devons réfléchir uniquement pour. Et en avançant, les liens se noueront, ou se dénoueront. Des clivages se créeront ou se confirmeront. Des accords apparaîtront ou s'approfondiront. Deux ans, c'est le temps qu'il faut pour mûrir de nouvelles ententes, pour partager un nouveau projet.
Au-delà de la quasi-unanimité contre la construction de la "tour grise" et la vente au privé du site de Jean Vilar, je crois que la très grande majorité des Argenteuillais·es partagent l'espoir d'une ville agréable, verte, partagée, solidaire, entreprenante, respectueuse, qui donne envie.
Au fond je suis sur la ligne Johnny
… Ce qui fera réussir Argenteuil, c'est l'envie d'avoir envie.
Jetons les peurs à la déchetterie. Parlons-nous et imaginons aujourd'hui, ensemble, ce que nous pourrons demain faire, ensemble.
1 De Bernard -
Je pense que l'élection d'Emmanuel Macron va au delà de la victoire d'un nouveau parti politique.
Les français ne veulent plus de la gauche "bobo" ou de la droite "gaullisme social"
Ils ont pris conscience que notre monde a changé et que la pensée politique développée depuis 30 ans par le PS ou LR est dépassée.
En plus, les problèmes d'emplois, de logements, d'éducation n'ont jamais été résolus.
Sous les mandatures Hollande et Sarkozy le chômage a été en augmentation, nous manquons de logements sociaux, l'échec scolaire s'aggrave alors que l'élève français coûte plus cher que l' élève allemand qui réussit mieux.
Ségolène Royal parlait déjà en 2007 de démocratie participative.
Les électeurs ne veulent plus donner "un chèque en blanc" à leurs élus.
Regardons le projet Héloïse
Avant, les habitants auraient considéré qu'ils ne pouvaient rien faire et aux prochaines élections, ils auraient voté pour le candidat opposé à celui qu'ils avaient élu 6 ans plus tôt.
Aujourd'hui, nous sentons une vraie mobilisation contre ce projet.
La mobilisation des habitants n'est pas politique, n'est pas contre le maire actuel par seule idéologie.
En revanche, ils ne veulent pas d'un projet qu'ils considèrent inutile, rétrograde et en contradiction totale avec la vision environnementale, sociale et économique qu'ils veulent pour leur ville.
Georges Mothron n'a pas compris le message.
En 2020, celui ou celle qui l'emportera sera allé à l'écoute des habitants bien sur sans démagogie et arrière pensée clientéliste.
Ce sera celui ou celle qui réfléchira à la ville de demain, à la ville que nous devons laisser (pas imposer) à nos enfants.
Alors, oui ce candidat ou cette candidate pourra rassembler au delà des clivages politiques.
Ceux qui resteront dans la revanche, dans la défense d'un bilan, dans la critique destructrice du candidat sortant, auront à mon avis peu de chances de se faire élire ou réélire.