Bus entre Seine : longer la Seine !

par Frédéric Lefebvre-Naré

Contribution à l’enquête publique.

1) L’intensité des flux dans la direction parallèle à la Seine, gare d’Argenteuil <-> pont de Bezons (flux actuels en transports en commun mais surtout flux voiture, par l’intérieur de la ville, les berges de Seine ou l’A86), me semble justifier d’évidence un tramway (tout comme dans la direction pont de Bezons <-> Martyrs de Châteaubriant).

L’aménagement prévu du quartier “porte Saint-Germain” actuellement en déshérence ne peut que multiplier la demande. L’étude socio-économique (pièce H) indique que le scénario “au fil de l’eau” conduit à une forte dégradation des temps de trajet.

Bien sûr le présent projet n’est qu’un projet de site propre de bus, qui n’attirera qu’un modeste transfert venant de la voiture, avec une hausse de fréquentation sans doute 4 fois moindre que ce que le tramway obtiendrait Cf. “Tramway ou bus à haut niveau de service ? Résultats d’une comparaison des coûts”, par Jean-Marie Beauvais, dans la revue Transports n° 501 / janvier-février 2017).

Cependant, il me semble essentiel que le tracé des infrastructures (et des restructurations du foncier) prépare celui d’une future ligne de tramway, et au minimum en assure la possibilité.

L’esquisse de cartographie jointe indique quelques contraintes et possibilités.

2) Le choix d’itinéraire entre la hauteur du pont de Bezons et celle du pont de Colombes (pont aqueduc) ne pose pas de difficulté majeure sinon un besoin de cohérence, puisque le foncier doit être restructuré dans cette Z.I. très dégradée. Il y a plusieurs possibilités toutes valables, dont celle retenue, qui rejoint la rue Michel Carré à partir de la limite entre Bezons et Argenteuil.

En revanche le choix d’itinéraire entre la hauteur du pont de Colombes et la gare d’Argenteuil est difficile puisque le centre ville d’Argenteuil (ancienne ville close) n’est guère traversable par un site propre et pas du tout par les tramways actuels. Il faut donc le contourner par le Sud (boulevard Héloïse, rue Pierre Guienne) ou le Nord (boulevards Gallieni, Jeanne d’Arc, Léon Feix).

Une variante Sud a été étudiée — la “variante 2” du résumé non technique, pièce G(2), page 29, figures 43 et 44 — mais d’une façon qui me semble absurde :

  • son trajet est un grand détour pour éviter Gallieni et Jeanne d’Arc mais pour rejoindre ensuite le trajet Nord (Léon Feix) via l’avenue Gabriel Péri : à quoi bon ? Léon Feix est déjà surchargé de lignes de bus. On rejoindrait la gare bien plus directement en restant au Sud, soit très simplement par la rue Pierre Guienne (ce qui demande simplement de réaménager l’entrée du parking aérien de la gare, pour permettre à un bus d’y entrer par le Sud), soit par les rues Alfred Labrière et (le bout de) Paul-Vaillant-Couturier, comme la ligne 6 actuelle.
  • la description de ses contraintes d’insertion est sidérante : les contraintes sont indiquées en “rouge” pour le boulevard Héloïse — très large et rarement saturé — et en “rouge” encore pour Gabriel Péri — sans doute l’avenue la plus large d’Argenteuil, avec aujourd’hui beaucoup de place inutilisée sur les bas-côtés ; la Ville vient d’en lancer une étude de redéfinition. C’est la même couleur que pour Gallieni / Jeanne d’Arc, ancien tracé des murailles de la ville, qui sont des 2x1 voie, avec côté Nord un linéaire de maisons “patrimonial”.

3) Quel que soit le devenir du projet immobilier dit “Cap Héloïse” puis “Les promenades d’Argenteuil”, l’île Héloïse manque gravement — contrairement à la lisière Nord du centre ville — de desserte par les transports en commun. Ceci non seulement pour le “marché”, seul cité dans l’étude, que pour les équipements de loisirs (parc des Berges, salle Jean Vilar, stade, gymnase…) et pour les nombreux habitants notamment en habitat collectif (ensembles Salvador Allende, rue de l’Hôtel-Dieu…).

J’appelle donc à réétudier cette “variante 2” en privilégiant un tracé plus direct, plus cohérent sur l’ensemble du trajet (longer à distance le bord de Seine), alternative plus directe aux flux de voitures importants sur ce trajet (par la RD311 notamment), et répondant à des besoins de déplacement actuellement mal couverts.

Actuellement, seule la ligne 8 y passe, mais précisément sous forme de grand détour (par Gabriel Péri, Héloïse et De Gaulle, soit 7 stations là où les lignes 9 et 272 n’en ont que 2) alors qu’elle dessert en premier lieu le quartier du Val d’Argent Nord, situé à l’opposé.

Le bon sens serait de faire passer par Héloïse la future ligne “‘entre Seine” avec son site propre, et par Jeanne d’Arc / Gallieni la ligne 8 vers l’hôpital et le Val Nord.

Bien cordialement — Frédéric Lefebvre-Naré

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