L’histoire millénaire d’une chapelle méconnue

par Bernard Rols

Ce n’est pas habituel sur ce blog mais en cette période estivale, partons à la découverte de notre patrimoine culturel.

Laissons pour une fois, nos édifices religieux à l’exemple de nos cathédrales et basiliques, nos palais et châteaux royaux, tous classés « Monuments Historiques ». Connus dans le monde entier, ils émerveillent de par leur magnificence et leur somptuosité.

Pour illustrer mon billet, j’ai plutôt choisi d’évoquer le patrimoine des « clochers » ; ces églises et ces belles demeures aussi classées qui enrichissent notre patrimoine culturel admirable mais hors des circuits touristiques habituels et très souvent méconnues.

Malgré une indéniable valeur architecturale et une histoire de plusieurs siècles, elles sont parfois laissées en état de délabrement car les communes rurales ou les simples particuliers, propriétaires de ces monuments historiques, n’ont pas les budgets ou n’obtiennent pas de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) les subventions nécessaires pour les réhabiliter entièrement.

Leur sauvegarde dépend donc essentiellement de la volonté de bénévoles constitués en associations, tous passionnés d’histoire et de « vieilles pierres », continuellement à la recherche de financements et d’initiatives pour les valoriser.

Permettez-moi de vous amener en voyage au confluent du fleuve Orb et de son affluent le Jaur, sur la commune de Mons-La-Trivalle (Hérault).

Découvrez la chapelle « Notre Dame de la Nativité »

… placée sous la protection de Saint Roch,

… et le hameau de La Voulte.

Cette petite chapelle de style roman[1] languedocien, bâtie entre le XIème et le XIIème siècle, reste le seul vestige du château de la Voulte faisant partie dès le XIème siècle, d’un maillage de châteaux forts, dans le Haut Bassin de l’Orb sous l’autorité féodale de 3 seigneuries, toutes vassales des Comtes de Toulouse, descendants des Carolingiens.

La première trace écrite de l’histoire du château figure en 1271 dans l’héritage d’un vicomte de Narbonne.

Le château de la Voulte aurait-il été démantelé en 1629, comme la citadelle médiévale voisine d’Olargues (dans le même canton), sur l’ordre du Cardinal de Richelieu, ministre de Louis XIII, en représailles des Guerres de Religion dans le Languedoc, haut foyer protestant de rébellion au pouvoir royal ?

Seule certitude, ce château était déjà détruit en 1787.

Après la Révolution, ses pierres auraient servi à la construction des maisons du hameau.

Aujourd’hui, le hameau de la Voulte renaît à la suite de 4 longues décennies de sommeil et de résidences estivales.

2 à 3 jeunes familles et des retraités y vivent désormais à l’année.

Les français se passionnent à nouveau pour leur histoire et ils sont nombreux, par la généalogie, à rechercher leurs racines.

Entretenons pour les futures générations, les monuments historiques légués par nos anciens.

« Il faut des monuments aux cités de l’homme, autrement où serait la différence entre la ville et la fourmilière ? » Victor Hugo

La Croix protégeant la Voulte

« Dieu te regarde » gravé sur le linteau d’une porte

Une ruelle du hameau creusée à même le rocher

Le méandre du Jaur sous la chapelle

Note

[1] pour rappel : l’art roman s’étend du début du XIème siècle à la seconde moitié du XIIème siècle

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