Vendre Héloïse et Jean Vilar, le programme de ce conseil municipal du 8 septembre

La municipalité d’Argenteuil affiche ses intentions à ce Conseil Municipal, après deux années de “sursis à statuer” sur le projet de bétonnage du coeur de l’ancienne île d’Argenteuil, “Cap Héloïse” (plus de 40000 m2 sur un terrain de 22000 m2, sur une île alluviale jamais construite pour l’habitation).

Sa désaffection, sa vente au promoteur Fiminco, sont aux points 1 et 2 de l’ordre du jour. Et le “rapport de synthèse” qui en présente les motivations, est en ligne.

Une dizaine d’associations a déjà appelé à manifester le 18 septembre contre ce projet. Plus de 150 personnes se sont réunies devant l’Hôtel de Ville, à l’appel du Comité Jean Vilar, pour faire entendre, à ce Conseil à huis clos, le refus massif des Argenteuillais·es.

La députée a diffusé il y a 2-3 semaines une lettre ouverte contre ce projet. Le maire a envoyé il y a une semaine une lettre à toutes les associations, justifiant son projet sur 2 pages de texte.

Le Conseil prévu pour commencer à 19h… n’a apparemment pas commencé à 19h06, en tout cas pas sa diffusion vidéo. Ah si voilà.

L’allocution liminaire du maire porte d’abord sur l’été et les activités, très réussies dit-il, qui se sont tenues pendant ces vacances, de la piétonnisation de PVC au “centre anti-rodéo”. Mais “la rentrée se passe hélas sous le signe du Covid… le centre municipal a réalisé 70000 injections vaccinales”. La municipalité va employer des “médiateurs anti-Covid, qui iront à la rencontre notamment des personnes âgées”. “C’est ce souci sanitaire qui nous a conduit à maintenir le huis-clos, nous avons été vigilants sur la qualité des rediffusions”. (Effectivement, au bout de 10 minutes, 0 coupure).

Georges Mothron annonce “quelques explications bien méritées sur les 3 premiers points. Ce projet est l’occasion de vous présenter le projet. Camille Gicquel, Damien Walker, Jean-François Ploteau vous présenteront ce projet très modifié, chacun pour ce qui concerne leur délégation. Ces derniers mois, j’ai opposé le silence apaisé aux polémiques, plutôt que de répondre aux attaques et aux rumeurs. Ce projet modifié (augmenté, de fait) est synonyme d’équilibre. Le travail effectué est immense. Le général de Gaulle se disait (?) “rêveur hautement contagieux”. Le rêve que je fais pour Argenteuil est celui d’une ville plus belle, plus dynamique et plus solidaire. Les Argenteuillais attendent des actes qui contribuent à leur fierté de vivre dans cette ville dont ils attendent tant. Nous devons privilégier un idéal qui nous dépasse tout : construire l’Argenteuil dont les Argenteuillais rêvent.

La ville partage avec son partenaire Fiminco ce projet innovant et structurant. La reconquête de nos berges sera au coeur de l’avenir d’Argenteuil. (Le maire présente une diapo de ses projets immobiliers, uniformément verte et beige).

Le renouveau de l’île Héloïse a vocation à se diffuser au-delà de nos berges et des rues de l’Argenteuil historique.

Je suis fier de pouvoir compter sur des partenaires engagés : département, métropole, région notamment.

Nos projets multiples partagent une évidence : Argenteuil change, notre pays bouge, se transforme, évolue. Argenteuil et ses habitants méritent un tel projet : restaurants, commerces culturels et de loisirs, spectacles… Levallois et d’autres proposent sur leurs berges des lieux privilégiés, pourquoi pas nous ? Reconsidérons notre architecture, l’image de notre ville. Prôner l’immobilisme par dogmatisme, opportunisme ou démagogie, est-ce responsable ? (Protestations de l’opposition, et j’imagine, depuis chez lui, du commissaire enquêteur de l’enquête publique…).

Nous connaissons aujourd’hui le prix de la densification à outrance et de la bétonisation ; cela ne doit pas être prétexte à refuser un urbanisme raisonné et raisonnable. Il faut un équilibre entre construction et végétalisation. Mes objectifs sont clairs, je les ai partagés lors de la dernière campagne municipale (où son équipe a refusé de répondre sur ses projets pour ce site).

Qui, aujourd’hui peut considérer que cet espace est remarquable, envoie un signal positif sur notre ville ? rend hommage aux paysages chers à Monet ? J’ai à coeur de voir notre ville renouer avec ses berges. Argenteuil est née du dialogue entre le fleuve, ses berges et ses coteaux.

(La police municipale fait évacuer le parc, j’ai donc raté quelques minutes pendant lesquelles le maire estime dissiper les fake news et annonce de grands changements, dont je n’ai pas eu le temps de comprendre en quoi ils changeaient le projet).

Ce projet n’est pas celui d’un homme ni d’un promoteur, mais du dialogue et de l’écoute, de l’identité et du cadre singulier de notre ville. Les élus doivent faire preuve de courage, être honnêtes et sincères. La vision réactionnaire d’un Argenteuil champêtre idéalisé… Non ! Tout n’était pas beau avant !

Nous nous battons pour préserver les espaces verts : la plaine d’Argenteuil, l’augmentation de moitié du fleurissement de la ville, le développement de voies cyclables…

Chers collègues, face à la division, je souhaite pourvoir compter sur la solidarité (?) des élus. Nous pouvons être en désaccord, mais sans que cela prête à la mauvaise foi. Les promesses intenables… L’expérience permet de distinguer ceux qui se préoccupent de l’intérêt de tous.

J’entends l’impatience qui entoure l’avenir de l’île Héloïse. Le projet initial devait être amélioré. Ses opposants d’hier reconnaîtrons les progrès. Ils éviteront une opposition systématique. ‘Nous étouffons parmi les gens qui croient avoir absolument raison’, écrivait Albert Camus. Les pensées de Pascal, Montaigne ou Camus sont toujours d’actualité. La Tour Eiffel ou l’espace Pompidou ont été critiquées en leur temps. Monet lui-même, dont la popularité à Argenteuil augmente depuis le début de ce projet, voyait ses oeuvres qualifiées de gribouillage. Les élus (communistes — décrits par périphrase) qui ont fait de la ville ce qu’elle est aujourd’hui, sauront faire preuve d’humilité.

Je laisse les débats aux anciens politiques en mal de notoriété et de plateaux télé (allusion à son prédécesseur, à l’origine du projet). Notre responsabilité n’est pas de multiplier les mots. Être maire, ce n’est pas sombrer dans le fatalisme, c’est rêver sa ville et rendre ce rêve possible, concret, avec tous. Romain Gary disait ‘l’inaccessible, on le fabrique soi-même’.

Notre ville doit occuper pleinement le rang qui est le sien, la 3ème ville d’Île-de-France. La politique ne doit pas rimer avec ‘je’ mais avec ‘nous’. Refusons les discours négatifs de ceux qui cyniquement prospèrent sur le rejet. Notre ville est à mille lieues des clichés et stéréotypes où certains essaient de l’enfermer. Agissons avec passion, bienveillance et exigence. Je vous remercie.” 19h39.

“Vous aurez l’occasion de dialoguer, de prendre parole, mais pour que tut le monde soit bien saisi (sic) du projet tel qu’il a été modifié, je laisse la parole à Camille Gicquel”, adjointe à l’Urbanisme.

(Donc, aucune réponse possible à ces 25 minutes de monologue)

Camille Gicquel propose “d’emmener en ballade” les élu·e·s avec… quelques images de tableaux de Monet : “quoi de mieux que le passé des Impressionnistes pour influencer l’écriture architecturale ?”

8sep2021 1 impressionnistes.png, sept. 2021

“Un projet aussi résolument moderne et tourné vers un avenir radieux et collectif.”

Camille Gicquel estime avoir tenu compte des remarques du comité Jean Vilar (que le maire et elle-même ont refusé de recevoir, depuis 5 ans).

Elle présente une vue du projet depuis Colombes… où les contours d’une tour sont masqués par un cumulus opportun.

Elle lit “une lettre d’un habitant” espérant “que le projet soit sur la bonne voie” (il y a donc, face aux 8000 pétitionnaires, au moins un habitant favorable ! Que ne l’a-t-il dit à l’enquête publique :-) ). “Monsieur le maire, il y a eu des milliers de pétitionnaires, sont-ils argenteuillais, je pose la question ! (en tout cas, ils ont signé ici, à Argenteuil, sur papier…). Mais vous avez avec vous une forte majorité silencieuse largement plus nombreuse que les ‘anti’.”.

Elle présente une vue très verte depuis le quai de Bezons, assez loin du projet masqué par un feuillage.

Et cède la parole. 19h45.

Jean-François Ploteau dit que le projet n’est pas sur les berges puisqu’elles sont de l’autre côté de la RD311 (à laquelle il semble se résigner ?!).

Camille Gicquel (tout ça est totalement scénarisé et écrit) reprend la parole et présente une “vitrine esthétique et fonctionnelle sur la Seine, qui pourra évoluer vers un nouveau accès sur les berges” (elle n’hésite donc pas à contredire M. Ploteau !). “Des restaurants pourront être installés directement au bord du boulevard”. Elle souligne 4 mâts en invitant “à se faire une toile”. Le bâtiment “propose une sensation de transparence et de luminosité”. “La hauteur qui cristallisait une partie des critiques, a été baissée d’environ 10%” (donc 39m au lieu de 43m). “Une trame de bois permet à la végétation de reprendre ses droits. (Jugez vous-même).

Les parties hautes du bâtiment se fondent dans le paysage pour presque y disparaître.” (La salle de cinéma transparente, c’est remarquable).

“Le parvis, très minéral dans le premier projet, est devenu un espace de pleine terre.”

Jean-François Ploteau rappelle qu’il y a des buttes classées et une plaine agricole à Argenteuil. “50% des arbres à fort développement seront conservés. 1500 m2 de pleine terre seront maintenus. 224 arbres seront plantés dont 20 à fort développement. Les bâtiments seront végétalisés avec des plantes grimpantes et retombantes. Les habitants des nouveaux logements auront 3000 m2 de jardins partagés et terrasses végétalisées.”

Camille Gicquel : “deux étages de logements ont été supprimés, les bâtiments perdent en épaisseur”. (Ils gagnent donc en largeur : la surface de logements est inchangée au m2 près !).

Damien Walker : “nous transformons un parking et une salle vétuste en projet multi-destinations : logement, culture, commerce, loisirs, restauration. C’est ça, vivre Argenteuil ! Ce n’est ni un programme de logements, ni un centre commercial, comme certains tentent de le faire croire, c’est une rue commerçante, de plein air, pacifiée, sécurisée, qui n’oubliera pas pour autant ses grandes soeurs, Gabriel Péri et PVC. Vous pourrez vous détendre avec une offre principalement orientée vers les loisirs et la culture. Vous pourrez boire un pot avec vos amis, votre famille, vos collègues de travail, aller au multiplexe : Argenteuil est l’une des rares villes, parmi les 50 plus grandes de France, à ne pas en avoir. C’est notre rôle, de municipalité, de développer du lien social. Vous pourrez trouver un film selon vos centres d’intérêt. La salle modulable, 1000 places assises et 3000 debout, sera la plus grande du Val d’Oise ; la toile de fond de scène est la Seine, notre fleuve” (comme dans le projet initial).

8sep2021 9 scene.png, sept. 2021

“Nostalgiques de l’actuel parking, rassurez-vous, il y en aura encore un”.

“Ce sont des centaines d’emplois que nous sommes en train de créer au travers de ce projet.”

Jean-François Ploteau : “aujourd’hui, pour se divertir, se cultiver, se détendre, on prend sa voiture, est-ce une bonne chose ? Parce que l’offre actuelle n’est pas celle qu’une ville comme Argenteuil mérite. Nous devons relocaliser loisirs et services.”

(Il y a au moins une chose de vraie depuis le début : la retransmission est bonne.)

Camille Gicquel : “ce projet est connecté aux berges de Seine pour envisager des expériences sur des péniches” (sic). “Sans toucher aux berges de Seine qui resteront arborées” (re-sic). “Nous serons fiers de vivre à Argenteuil et d’y voir grandir nos enfants”. 19h59.

Le maire remercie ses trois adjoints pour leur présentation (ô combien spontanée). “Dès demain nous irons à la rencontre des Argenteuillais pour présenter notre démarche dans un esprit de concertation.”

“Nous appellerons le projet “Les promenades : Argenteuil” pour l’inscrire dans notre histoire.”

(Pour ce que je connais du projet, le principal changement a consisté à ajouter des trames végétales sur les façades. Ça fait vert sur les images.)

“Je donne la parole à Camille Gicquel” : à 20h01, il y a eu zéro seconde pour répondre à cet enchaînement scripté, qui se poursuit donc.

Camille Gicquel présente donc la 1ère délibération consistant à désaffecter et déclasser le site, pour pouvoir le vendre au privé, “pour faire suite à la délibération de 2016 approuvant l’intention de déclasser”.

Camille Gicquel rappelle qu’en septembre 2019, la Ville a demandé à Fiminco de revoir son projet. (Elle lit la page du rapport de synthèse, lien ci-dessus en début de billet).

Georges Mothron donne la parole à Omar Slaouti (liste Argenteuil Tous Ensemble), qui proteste contre la forme de ce débat : “plus d’une heure à déballer, à nous promener dans votre rêve, à la première personne du singulier. Arrêtez : on nous regarde ! Avoir un débat contradictoire, ça veut dire respecter l’opposition qui est dans cette salle, et les 150 à 200 personnes qui étaient devant l’hôtel de Ville, particulièrement mécontentes.”

“Nous ne comprenons pas pourquoi ce Conseil est à huis clos … alors qu’autour de vous certains ne portent pas le masque !”

“Vous avez l’audace de dire que le projet doit ‘rimer avec nous et pas avec je’ : il y a eu 8054 voix pour vous à ces élections. C’est moins que le nombre de pétitionnaires qui ont dit stop à ce projet de bétonnage, à cette privatisation, à cette muraille entre Seine et centre ville, contre le multiplexe qui va mettre à mal notre cinéma. Votre projet n’est pas vert, il est gris. Vous voulez “préserver autant que possible les arbres” : ça ne veut rien dire ! Vous nous prenez pour ce que nous ne sommes pas… ou vous croyez à votre propre greenwashing, votre repeinte en vert !”

“Le comité Jean Vilar, totalement indépendant, ne fait pas seulement une critique justifiée de votre projet. Il reprend l’avis défavorable du commissaire enquêteur sur ce projet en zone inondable ! Ne caricaturez pas : ce comité Jean Vilar propose un projet : oui à relancer les commerces de centre ville, oui au verdissement du parking, oui à ouvrir nos cinémas 7 jours sur 7, oui à ouvrir les berges aux piétons et vélos… Pour lutter contre le réchauffement climatique, maintenir l’intégrité de l’ancienne île, ne pas en accroître le bétonnage, préserver les arbres anciens. C’est un projet positif ! Allez signer cette pétition : nous serons plus nombreux que vous. Beaucoup de vos électeurs ne sont certainement pas favorables à ce projet que vous aviez mis en stand-by pendant votre campagne…”

“Et pour la vaccination ? Vous prévoyez des médiateurs et des loteries ? En Seine Saint-Denis,; ils sont arrivés à 70% de vaccination en envoyant les équipes devant les établissements scolaires.”

Marine Chailloux : “Je suis comment dire, j’ai du mal à trouver mes mots tellement cet instant fut magique, je suis ébahie, c’était hors sol, une heure lunaire, psychédélique mais de la mauvaise poésie, du plan com’ très mal joué à lire la plaquette de votre agence immobilière ! L’avantage de cette heure, c’est que ça nous donne du temps pour parler.

Nous allons parler du fond, notamment de la promesse de vente.

Avec un pass sanitaire, on peut aller au restaurant, au cinéma, mais pas au Conseil municipal : en voyant l’ordre du jour on comprend pourquoi ! Vous avez barré l’Hôtel de Ville, fermé le parking… Vous annoncez une retransmission mais toujours sans replay !

Je remercie le comité Jean Vilar pour sa mobilsation sans faille, notamment ses membres fondateurs : Marie-José Cayzac, Dominique Mariette, Jean-Christophe Solard (etc.). Ils ont fait vivre le débat.

22264 m2 promis à la bétonnisation. Une partie est bitumée, vous auriez pu la renaturer ! 13500 m2 de commerces, 153 logements, plus de 40300 m2 de béton ! Ce ne sont pas les modifications à la marge qui changent les choses. Vous avez osé intituler votre présentation “la Seine pour horizon”, je ne vois là pour horizon que du béton ! Et votre équipe a plusieurs fois déclaré dans la presse que la reconquête des berges était un fantasme…

Le pôle du nouveau centre Leclerc est déjà sorti de terre de l’autre côté du pont. Votre projet, daté, va condamner définitivement Côté Seine ; l’appel du groupe Casino est toujours en cours.

8 à 10 salles de cinéma, alors que le Covid en a fait fermer tant, est-ce d’avenir ?

Au passage on apprend que Indigo sera chargée du parking : encore une société privée !

Et pas un remerciement à la commission Métézeau.

Vous semblez vous féliciter de vendre la parcelle un peu plus cher… sans TVA… et c’est oublier le coût exorbitant de la tente Quechua que vous avez installée depuis 2018, 1,5 M€ à 2 M€ sans le gardiennage, l’entretien, le chauffage, ces frais courent toujours.

Vous voulez vous débarrasser de cette parcelle avant la fin de l’année. Nous nous opposons à la privatisation de la salle communale. C’est Fiminco qui fera la programmation culturelle ?! Je m’adresse à Mme Juglard, votre adjointe à la Culture… C’est un promoteur qui doit décider de la programmation culturelle ?

Fiminco s’est engagé à publier un livre, j’espère qu’il rappellera l’histoire de l’île et la lutte contre la bétonnisation.

La p. 49 de la promesse de vente évoque la création, comme acheteur, d’une “personne morale pour les besoins de l’opération”. (Avec quel capital ? quelle assurance en cas de faillite ?).

Vous nous avez présenté un PUP par lequel les promoteurs devraient financer nos écoles : rien de tel ne figure dans la promesse de vente et les deux délibérations. Nous refusons ce cadeau. Nous demandons à chacun de se positionner individuellement ce soir. Aux départementales, certains de vos colistiers de la majorité expliquaient aux électeurs que le projet ne se feraient pas. Je ne peux pas croire que c’étaient des mots : votez contre !

Il est encore temps d’annoncer un référendum et d’avoir un vrai débat démocratique. Avant de condamner les berges de Seine, notre paysage, les commerces de proximité.”

Xavier Morin : “on a eu droit à une présentation digne d’influenceurs YouTube qui se mettent en scène. On attend plus de sérieux. Vous dites que le projet a évolué : on n’en a aucune trace écrite. Avant de procéder au vote, à bulletin secret comme le propose Mme Chailloux, que les modifications nous soient transmises par écrit.

Selon la délibération, c’est toujours 4 hectares de béton, la même surface de logements — alors que verbalement vous dites que ça baisse — les fameux 10% de baisse de la hauteur, passer de 45 à 41, est-ce que ça change grand chose sur la perspective ? Soyons sérieux !

On vous dit que ce projet est néfaste :

— désastre écologique :, des arbres centenaires vont être abattus, vous construisez dans le lit majeur d’un fleuve, vous augmentez le trafic auto sinon pourquoi ces parkings !… — désastre pour nos cinémas municipaux, le Figuier Blanc et Jean Gabin ; — désastre pour le commerce de centre ville ; — bétonnisation : 150 logements sans les services publics qui vont avec ; — consultation : avez-vous tenu compte de la consultation des Argenteuillais ? aux élections, vous pesez 45% des voix ; on a regardé vos documents de campagne : ‘reconquête des berges de Seine’… sans un mot sur Cap Héloïse ! comme si c’était un boulet ! Vous avez menti.

Depuis quelques conseils, vous parlez berges, impressionnisme… que proposez-vous en fait ? Un gros bloc de béton en front de Seine ! Notre patrimoine est bradé pour une poignée de millions, bien peu par rapport à ce que vaut l’emplacement.

Bon courage pour vendre votre vision de la “route des Impressionnistes Claude Monet” ! Rassurez-vous, on va leur écrire, aux membres de ce réseau, on va les informer. Carrières-sur-Seine, Épinay, ont été capables de mettre en valeur les rives, pas vous, dommage.

Agnès Ben Salem : “Monsieur le Maire, vous avez bien travaillé votre discours mais cela ne change rien à la réalité.

N’êtes-vous pas en train d’abandonner toute défense des intérêts des Argenteuillais au pporiet de quelques années de confort aux 3è!me étage ? Comment Fiminco peut-il vous enlever toute lucidité ? Votre nom restera attaché à une grave erreur. Vous assumerez la cession du patrimoine hérité des générations, au vil intérêt de promoteurs. Plus grave encore, vous confiez aux intérêts mercantiles les intérêts culturels de la Ville ! Vous faites un pied de nez au monde associatif qui sera pénalisé de manière inéluctable par les intérêts de Fiminco.

Compte tenu de votre comportement, aux départementales, vis-à-vis de l’ancien vice-président du Département, Philippe Métézeau, je comprends que vous n’ayez même pas eu la délicatesse de lui répondre.

S’agissant de l’impact sur l’environnement : un tel projet n’a pas sa place dans un lieu d’attachement des Argenteuillais à leur fleuve.

Rien, rien, ne justifie la construction de logements à cet endroit, alors que la Ville a de nombreuses friches à réhabiliter.

Vous ne répondez à aucune des questions légitimes qui vous sont posées, ce n’est pas cette présentation théâtrale qui change la donne ! Je m’associerai à toute démarche qui permettrait de mettre fin à cette atteinte au patrimoine et à la démocratie.”

Kader Hamida : “je vais tâcher d’être bref pour ne pas répéter ce qui a été dit par ailleurs. Ce projet est structurant pour notre ville et soulève une difficulté de fond et de forme. La concertation, la réflexion, l’échange sur les projets à venir, manquent. Il n’y a pas eu de discussion avec la population. L’engouement fédéré autour du comité Jean Vilar le montre.

Nous ne voyons pas d’inconvénient majeur à l’installation d’un multiplexe à Argenteuil : la culture n’est valable qu’ouverte à tous.

Ce qui nous gêne, c’est la privatisation des sols, de la salle communale, qui bien sûr a besoin d’être refaite, pas d’être privatisée !

Et pourquoi des logements à cet endroit ? Notre groupe votera contre.”

Camille Gicquel : “On ne parle pas de PUP, mais d’une taxe d’aménagement de l’ordre de 5,5% soit 2,2 M€ pour la Ville” (c’est le montant le plus faible à Argenteuil, certaines zones étant à 10, 15 ou 20%”.

“Le projet respecte le Plan de Prévention des Inondations, il n’est pas fait en marge de la réglementation.”

“Il y a en Ile-de-France des salles de spectacles privées avec une programmation qualitative” (scoop).

Damien Walker : “je crois en la concurrence”, qui boostera “nos commerçants”, “ce n’est pas un centre commercial mais une rue commerçante, avec des loyers qui n’auront rien à voir avec ceux d’un centre commercial”.

Jean-François Ploteau : “on ferait totalement disparaître le tissu associatif de la Ville ? C’est difficile à entendre. la Ville sera réservataire de la salle pour 200 jours par an” (volume inchangé par rapport aux annonces initiales).

Xavier Péricat : “il va de soi, que le littoral des berges de Seine, il y a un accompagnement évidemment prévu avec la déqualification du boulevard Héloïse et la création de pistes cyclables… ce projet s’insère dans un environnement urbain, une trame verte qui sera refondue. (?), et avec le plan vélo valdoisien.”

Georges Mothron : “la commission de Philippe Métézeau a été indiquée par moi-même et un de mes adjoints”.

“J’ai entendu que M. Morin souhaite un vote secret, pour ça il faut une majorité qui le demande…”

Xavier Morin : “un tiers”.

Georges Mothron : “vous avez raison, un tiers. Qui demande un vote secret ?” (à main levée bien sûr : donc l’opposition seulement…).

“Il n’y a pas le nombre nécessaire. Je met aux voix le point numéro 1. Qui est contre ? Personne ?” Toute l’opposition. Aucune abstention. Pour une fois, le maire demande qui est pour (il fait lever les mains).

(Grosse tristesse de voir tant de gens opposés au projet, voter pour… Pour moi, une des pires horreurs de la politique. Se renier soi-même[1])

Le maire : “c’est terminé, le décompte ? On va passer au point suivant. Toujours la même rapporteur, si elle le veut bien, Camille ?”.

Camille Gicquel lit également le point numéro 2, sur la cession du site, “étape significative, conditionnée à la délivrance du permis de construire”.

Pour 9,15 M€ alors que les Domaines évaluent le terrain, après démolition, à 8,25 M€.

“Permettez-moi de remercier M. Hamida d’avoir soutenu un projet structurant pour notre ville”. (Il doit s’étrangler ! On entend du bruit en fond de salle).

Nicolas Bougeard est inaudible dans la retransmission.

Georges Mothron : “on parle de gens présents ; les gens présents c’est pas 15, c’est 13”.

“Vous êtes plusieurs groupes, il y en a un de plus depuis hier, qui n’est pas présent, me semble-t-il”. (pour cause de cas contact Covid, mais le maire peut ne pas en avoir été informé).

Nicolas Bougeard reprend avec des gestes éloquent, mais sans le micro donc inaudible.

Georges Mothron : “c’est le règlement. M. Bougeard souhaite un vote secret pour le point n°2 ? Je repose la même question. Qui souhaite le vote secret ? Si vous voulez bien compter ? Ça y est, le décompte est… ?”.

“Le tiers de 48 présents, ça fait 16, il y a 15 votes qui demandent le secret, il vous manque une voix, si vous voulez le réveillon là-dessus je veux bien. Qui est contre le point n°2 ?”

Omar Slaouti demande la parole et l’obtient.

Omar Slaouti : “on vous a entendu glorifier ce projet, au point de faire croire que certains sont actionnaires de la maison.? Vous avez amassé les fake news, pour reprendre votre terme. Les Argenteuillais vous répondront par un rassemblement le 18 septembre, devant la salle Jean Vilar, à l’appel du comité Jean Vilar, totalement indépendant.”

Francis Gabouleaud : “Un bien communal est en danger ! La nouvelle salle appartiendra au promoteur, et laVille devrait le lui payer à arriver la location 200 jours par an : une forme de “partenariat public-privé” dénoncé par la Cour des Comptes. Ça mérite un véritable référendum. Je ne comprends pas que vous en ayez peur, si vous croyez être la majorité silencieuse ! Chiche !”

Même vote que pour le premier point : de nouveau et contrairement à son habitude, le maire fait lever les bras pour le vote pour. Il n’a pas suffi des subtiles allusions de son discours au “courage” qu’il demande aux élus, il faut que ceux-ci joignent le geste au silence.

(Tout ça est poignant, mais le combat continue. Le combat continue. ll doit rester à Argenteuil assez de bon sens et de volonté pour arrêter ce projet.)

Note

[1] P.S. : j’ai arrêté la politique partisane, ayant trop peu de talent pour ; mais si un jour je devais en refaire, ça serait obligatoirement de nouveau dans des mouvements politique où la liberté de vote est absolue, entraînant au passage l’obligation de rendre compte de ses votes individuels. Chacune et chacun. Sinon un Conseil est indigne de s’appeler Conseil.

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