37. Travailler avec le privé sans lui vendre, c'est mieux et moins cher !

par Frédéric Lefebvre-Naré

Parmi les tristes singularités du service public à la française, il y a l'habitude de vendre au privé des infrastructures de service public. De lui garantir les recettes et de lui laisser les bénéfices, en échange de quoi ? D'un peu d'argent tout de suite pour boucler le budget de l'année. Et pour l'avenir tant pis.

Un cas qui a fait scandale au niveau national, mais qui s'est bel et bien concrétisé, c'était la vente des autoroutes en 2005. Des dizaines de millards "volés" légalement (?) aux Français par le gouvernement UMP de l'époque.

Un scandale similaire à l'échelle argenteuillaise, c'était la concession à très long terme des parkings et stationnements à Spie Autocité, qui a permis à l'équipe Mothron de boucler son budget avant les élections municipales de 2008 : un contrat invraisemblable qui pèse très lourd dans nos impôts d'aujourd'hui.

L'équipe Mothron remet ça avec la vente du terrain de Jean Vilar à Fiminco pour 7,5 millions : Fiminco se remboursera très largement sur la seule valeur foncière des 145 logements à construire, sans parler des équipements commerciaux et parkings !

Certains de nos concitoyens imagineront peut-être que c'est un mal inévitable. Mais non ! C'est quasiment une spécialité française que l'Europe ne nous envie pas !

En France, quelques groupes privés se sont ainsi constitués en oligarchie, prélevant sur nos impôts des marges énormes, très suffisantes pour acheter une bonne partie de la classe politique (au moins depuis les années Giscard), et bien sûr celle-ci continue alors à lui accorder les mêmes ventes et les mêmes marges. "C'est comme ça, qu'est ce que vous voulez y faire…", entend le simple citoyen militant démocrate…

Mais ailleurs en Europe, quand des équipements relèvent a priori d'une gestion par le privé plus que par des agents publics… eh bien, le public passe un contrat avec le privé pour en assurer la gestion. Un "contrat de gestion". Avec une mise en concurrence, et un cahier des charges. Tout simplement :-) La propriété du terrain, de l'équipement, des droits, reste publique, elle est aux citoyens-contribuables.

Par exemple, c'est sur ce régime que fonctionne le restaurant "Au bout du bar", et avant lui "La cave".

Double avantage !

  • Les citoyens restent copropriétaires des lieux, bien commun ; ils peuvent démocratiquement par la suite en changer l'utilisation. Ils ne sont plus pieds et poings liés.
  • Les entreprises qui vont se proposer sont des professionnels, des spécialistes directement intéressés à ce que ça marche. Alors que dans le régime de la vente ou de la concession à long terme, ce sont les intérêts financiers, spéculatifs, juridiques, fiscaux, qui l'emportent,… et le métier devient secondaire.

Je suis POUR le travail du public avec le privé. Avec des professionnels engagés, passionnés, performants, comme le service public en compte aussi :-) Ça me semblerait très bien que des promoteurs privés de spectacles ou d'événements fassent vivre des équipements comme Jean Vilar, le Figuier Blanc ou les Chais de l'Abbaye, au lieu de les laisser aussi souvent vides — à condition que le service public ait toute la place dont il a besoin pour sa propre programmation culturelle, associative, événementielle.


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