par Frédéric Lefebvre-Naré
La majorité municipale a voté, avec l'abstention du PS, la vente du terrain de Jean Vilar au promoteur Fiminco pour 7,5 millions d'euros.
Comme nous l'avons vu, ce prix de vente est dérisoire par rapport à la valeur du terrain.
Mais il est dérisoire aussi par rapport au coût total du projet — de l'ordre de 100 millions d'euros. Pour le promoteur, réaliser ce projet est un placement qui peut lui bénéficier en termes comptables même si la fréquentation est décevante, si l'on suit le raisonnement de Franck Gintrand.
Mais il y a encore pire : le promoteur peut aussi gagner à ne pas réaliser le projet. En effet, la concrétisation du projet ne fait pas partie des conditions de la vente, telle qu'elle a été présentée au Conseil Municipal — la seule condition est l'obtention des autorisations de construire.
Si ensuite le promoteur ne fait rien, exactement comme Pathé pendant dix ans de l'autre côté du pont (côté Henri Barbusse / actuel parc des Berges), il laissera son terrain retrouver sa valeur marchande, prêt à bénéficier tôt ou tard de la plus-value.
Or, la seule partie du projet dont le succès est certain… ce sont les 145 logements (bien que le terrain soit inondable !). Pour le reste, le promoteur, voyant la désertion du Figuier Blanc, les échecs successifs de grands magasins spécialisés et de restaurants "traditionnels", et la fréquentation trop limitée de Côté Seine, aura toutes les bonnes raisons d'attendre.
Et nous nous retrouverions sans Jean Vilar, mais, comme au long des années 2000, avec une entrée de ville en friche, sans plus rien y pouvoir, le terrain ayant été vendu.
Revenons au bon sens. Gardons la propriété communale de ce terrain et rénovons Jean Vilar (c'est le sens de cette pétition). Et les logements ou les équipements qui seraient nécessaires, faisons-les à des endroits appropriés.
1 De Bernard -
Je lis : "la concrétisation du projet ne fait pas partie des conditions de la vente"
Il ne manquerait plus que celà que nous bradions un terrain à un promoteur sans retour sur investissements !
Comme je le commentais déjà dans ton billet 11, serions nous en face d'un nouveau scandale immobilier et financier comme l'affaire SPIE ?
2 De triton -
Bravo, je pensais que vous alliez vous essouffler au fur et à a mesure de l'avancée des 40 arguments, mais c'est plutôt l'inverse, et chaque argument est plus puissant que le précédent, et l'on se croirait dans un film de Francesco Rosi, qui décrit la main basse de certains milieux sur la ville.
3 De Frédéric L.-N. -
@Bernard : le Conseil Municipal a approuvé d'avance la convention de vente à signer, sans en disposer. Je ne peux donc que redouter une très mauvaise affaire.
@triton : hélas, je crains que 40 ne suffisent pas.
4 De Jacques Rioland -
C'est la triste expérience qu'ont les Eaubonnais avec la ZAC de la gare. Les promoteurs ne construisent que lorsqu'ils ont les acquéreurs de tous les appartements de leur projet. On a donc une zone de friches et de chantiers depuis 10 ans. Comme en plus la communauté d'agglomération a assuré de façon catastrophique le portage foncier des terrains, on a aujourd'hui une perte de 25 millions d'Euros. L'opération a bien sûr été épinglée par la Chambre Régionale des Comptes, en vain,bien sûr. Bravo pour ton engagement contre ce projet,. J'en ai fait autant il y a 10 ans, ça n'a peut-être pas servi à grand chose, mais je considère que j'ai fait mon devoir. http://www.leparisien.fr/eaubonne-9...
5 De Frida -
Je voudrais bien savoir combien d'appartements ont été vendus en face de Monoprix, et plus loin boulevard Jean Allemane. Quand je pense que sur la publicité "près des commerces" !
L'offre de Fiminco va peut-être construire des commerces; Et les futurs propriétaires des appartements trouveront ...des commerces de proximité . Comme on dit sur la Dalle "inch Allah" !!!