François Bayrou, président du Mouvement Démocrate, a réagi dans les termes suivants, que nous partageons, au résultat de la présidentielle américaine :
"L’élection de Donald Trump va marquer le monde pour une longue période.
Il y a d’abord une réalité : partout sur la planète les peuples refusent l’ordre établi d’où ils se sentent rejetés.
Mais le changement qu’ils cherchent, ils croient le trouver au travers des excès, des caricatures, des retours en arrière et des rejets. Et c’est là qu’est le danger.
Deux questions se posent à chacun de nous : est-ce que ce choix peut produire du bien ? Et acceptons-nous d’aller dans le sens de cette pente ?
Pour nous, la réponse est deux fois non. Non, cette surenchère ne peut pas produire du bien : dans l’histoire, elle a toujours conduit aux plus cruelles désillusions, et souvent pire encore, et les victimes sont en premier les moins favorisés et les moins protégés. Et non, nous ne voulons pas nous y livrer, nous voulons y résister.
Cela impose donc de prendre volontairement à notre compte le changement profond, nécessaire, dont les peuples ont besoin, eux qui ne veulent pas supporter un monde sur lequel on ne pourrait pas agir.
Cela impose de penser un monde nouveau.
Cela oblige à rompre avec l’endurcissement d’un univers dominé par la puissance exclusive de l’argent, de remettre en cause la montée qui paraît inexorable des inégalités et des exclusions.
Cela impose que la démocratie se transforme et se dépasse, qu’elle soit enfin honnête, que chacun y ait accès et s’y reconnaisse, que des leaders dignes de ce nom sortent du monde clos dans lequel ils sont enfermés, qu’ils cessent de parler la langue des chiffres pour parler la langue des hommes, au masculin comme au féminin.
Cela impose qu’ils trouvent au fond d’eux-mêmes et qu’ils proposent un idéal nouveau.
Ce défi est un défi civique. Et nous sommes décidés à le relever."
1 De Frédéric L.-N. -
Réflexion complémentaire à cette déclaration, sur mon blog personnel : http://demsf.free.fr/index.php?post...
2 De Pierre -
En peu de mots, tous les problèmes sont posés : l'absence de projet politique, la soumission aux marchés financiers, les inégalités, la crise de la démocratie, l'entre-soi politique, la technocratie.
Contrairement à la plupart des commentaires "autorisés", ce communiqué ne montre pas d'étonnement particulier, ce qui est le signe de quelqu'un qui a compris la profondeur du problème.
Les solutions sont à long terme, car elles reposent sur un choix de société. Tant que le discours politique restera limité à un taux de croissance (et croissance de quoi, on n'ose y répondre) on ne fera jamais adhérer la majorité. C'est cette absence de discours à long terme qui jette la population dans les bras des bonimenteurs.