par Frédéric Lefebvre-Naré
Ce blog a consacré une quarantaine de billets aux raisons toutes suffisantes d'arrêter le projet de destruction de Jean Vilar, la vente du terrain au promoteur Fiminco censé bâtir sur cette parcelle de 22000 m2, où tiennent tout juste Jean Vilar, son parking et quelques beaux arbres, une multitude d'équipements tous différents.
À ma surprise, il y en a une 41ème : le projet est pire que tout ce que j'avais imaginé.
Nous nous inquiétions de la concurrence directe entre ce nouveau centre commercial et Côté Seine : trop loin pour être desservis par le même parking, trop près pour attirer une clientèle différente. Et Côté Seine a de la marge de développement.
Mais au moins, la Municipalité annonçait des types de commerces nouveaux, absents de Côté Seine.
Eh non : Gilles Savry annonce maintenant prévoir un supermarché. Concurrence directissime.
Nous nous inquiétions du bétonnage d'un espace historiquement naturel. C'était l'un des arguments de notre recours, avec le Comité Jean Vilar, contre la décision de la CDAC.
Mais le Maire assurait vouloir un projet vert, préservant le plus possible d'arbres.
Eh non : le PLU qu'il propose annonce 80% d'emprise au sol, et un arbre tous les … 1000 mètres carrés seulement. Comprendre que ceux dans le square actuel seraient conservés, que l'élégant jardin entre Pierre Dux et Héloïse sauterait, et que pour le reste il faudra se contenter de pots de fleurs.
Je pensais que le bâtiment monterait à au moins 20 mètres, voire 30.
Mais la Municipalité insistait sur sa bonne intégration avec le centre ville : il masquerait même certains éléments architecturaux peu appréciés de l'actuelle entrée de ville…
C'était peu dire ! Le PLU prévoit de monter à 45 mètres sur 8% de
l'emprise, soit 1800 mètres carrés (30 m x 60 !) ! Et à 30 mètres de haut
sur 24% de plus, soit 5400 m2 ! C'est le "château" de l'école de Musique
qui va être écrasé, avec ses 8 ou 10 12 ou 15[1] mètres de haut.
La présentation du projet indique "répondre à des objectifs de densification". C'est peu dire.
Et ce soir 1er mars, la Municipalité présentera son "rapport sur le développement durable d'Argenteuil", avec de belles perspectives sur 2017 et au-delà, mais sans un mot, m'a-t-il semblé, sur ce projet aberrant.
Attention : seule la mobilisation des Argenteuillais(es) pourra l'arrêter. Sinon, peut-être s'arrêtera-t-il de lui-même en 2019 ou 2020 faute de viabilité économique, mais en nous laissant en entrée de ville une nouvelle friche Henri Barbusse, un nouveau trou Balzac et une salle de fêtes provisoire, en toile en ou algeco, aussi peu "durable" que le grand projet du Maire.
Pour dire STOP, il y a un cahier d'enquête publique en Mairie, service Droit des sols au rez-de-chaussée à gauche, ouvert en permanence (sans passer par la file d'attente de l'accueil) aux heures d'ouverture de l'Hôtel de Ville.
Notes
[1] 3 étages et un toit. Sans doute plus de 15 mètres pour le clocheton ! Correction du 17 janvier 2018.
1 De Frida -
En désordre, je m'excuse !
Pourquoi pas un supermarché ? Géant Casino est '"envahi" par des rayons hallal...
Côté Seine sert de garderie les jours de vacances et les week-ends, les boutiques Côté Seine ne vendent que de la m.... et les loyers sont trop chers. Deux boutiques viennent de fermer.
L'école de musique "enterrée" ?! par des constructions. La fresque de Pignon a déjà "enterré" la maison des Jeunes...
L'enseigne a été enlevée sur "la Guinguette". Pourquoi ?
d'autres choses à suivre !
2 De Bernard -
@ Frida voyons.
Pensez vous que le nouveau supermarché aura une fréquentation totalement différente ?
Pensez vous qu'en rayons nous ne retrouverons pas les mêmes produits ?
Et les loyers des baux commerciaux, pensez vous qu'ils vont être inférieurs au prix du marché dans un centre commercial venant d'être livré ?
Au fait Frida, vous qui souhaitez ce centre commercial pour avoir des boutiques de vêtements qui ne se trouvent plus sur Argenteuil, je vous donne une petite info économique
Janvier c'est le mois des soldes
Pour les dernières soldes d'hiver, la fréquentation a baissé de 4,4 % et les dépenses ont chutées de 6,8 %
Le chiffre d'affaires généré par les soldes a baissé de 2 % par rapport à janvier 2016
Cette baisse est due essentiellement aux ventes privées, déstockages, liquidations et autres promotions tout au long de l'année.
Il y a aussi les achats sur Internet qui ont été multipliés par 3.
Il faut se rendre à l'évidence Frida : les temples de la consommation qu'étaient les centres commerciaux c'est du passé.
L'avenir, plébiscité par la jeune génération féminine, c'est d'abord Internet et ensuite le commerce de proximité.
J'ai déjà commenté là dessus.
Que ferons nous donc de ce bâtiment de 45 m de hauteur quand dans 5 / 10 ans, il sera en perte de vitesse ?