33. En bord de Seine, laissons passer les gens !

par Frédéric Lefebvre-Naré

Un concitoyen lecteur de ce blog attire mon attention sur cet article du blog “Enlarge your Paris” et commente : “Avec “l’autoroute” des berges de Seine, joint peut-être avec le multiplexe, Argenteuil ne mise pas sur l’avenir !

Et en effet :

Elle doit voir le jour en 2020 : la véloroute Paris - Rouen - Le Havre. Elle se compose à la fois de voies réservées aux cyclistes, de berges partagées avec les piétons et de voies routières apaisées. A l’heure actuelle, 47% de l’itinéraire existe. Reste donc à le boucler et à imaginer de nouveaux aménagements pour ses futurs usagers, comme par exemple l’ouverture de barges l’été… Ce projet est porté depuis 2015 par les agences d’urbanisme de la vallée de la Seine, en partenariat avec l’État et les régions Île-de-France et Normandie, mais aussi par les départements qui sont très impliqués[1]

Elle s’adresse en premier lieu aux touristes. Avec 12.000 km de véloroutes, le vélotourisme est actuellement en plein développement en France. La Loire à vélo, qui existe depuis une dizaine d’années, enregistre un succès phénoménal. En 2015, elle a généré 26,5 millions d’euros de retombées économiques, soit 30.000 euros du kilomètre.

La vocation de la véloroute est de révéler toutes ces richesses souvent méconnues pour donner une image nouvelle de la vallée de la Seine et en faire une destination à part entière, tout en bénéficiant du rayonnement de Paris.

Aujourd’hui, un cycliste, parisien ou touriste, qui partirait de Paris vers Le Havre, verrait son chemin se terminer en impasse à… l’entrée d’Argenteuil. Plus précisément, sous l’A15. La piste bute sur le port à sable, puis c’est la voie rapide, “l’autoroute” dont parle notre concitoyen. Pour retrouver un itinéraire aménagé et sympathique, il faut rejoindre… Bezons, peut-être en barque à vélos ?

Résultat, la véloroute, doit quitter la Seine, soit dès Saint-Denis soit à Épinay, et piquer vers Colombes en coupant la boucle de Seine sur l’itinéraire du… tramway ! (Image : Rapport de juillet 2016 p. 26).

Ce que nous défendons, à EpA (et depuis bien avant la création d’EpA !), c’est que les berges de Seine soient rendues aux Argenteuillais, aux promeneurs, aux touristes. Que nos richesses méconnues soient révélées. Pour commencer, un projet tout simple : comme bien des communes voisines, les ouvrir à la promenade le dimanche.

C’est compatible à la fois avec le marché Héloïse (en aménageant l’accès au parking, pour les commerçants, à la pointe Sud) et avec des magasins ou équipements de loisirs du côté Nord, parc des Berges, avec un accès par Marcel Dassault. Mais c’est incompatible avec un accès par les berges au mégaplexe annoncé par la Municipalité à la place de Jean Vilar, au beau milieu de l’île d’Argenteuil et de ce qui devrait redevenir sa promenade.

Note

[1] Sauf apparemment le Val d’Oise, qui a remis l’aménagement des berges aux calendes grecques.

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